Ortho grave !
Feu, le métier de correcteur d’orthographe, lâchement remplacé par le clic droit de la souris. Vive la toute puissance du logiciel sur la mémoire .L’omniscience de la puissance du processeur .Assistés et aidés par la machine, nous avançons ,aveugle vers la phrase sans réfléchir, en tapant sans accents, sans précision dans l’orthographe des mots .Nous devenons des esclaves du traitement de texte .Tributaire du clavier azerty ,notre typographie s’égare sur les décombres de ce qui fut l’ un des métiers les plus nobles de l’imprimerie .En devenant une sorte de « tout en un : écrivain- dactylo –correcteur- typographe et messager du net ,nous ne pouvons qu’aboutir à de l' approximatif, au chagrin des puristes de l’ensemble de la filière .Je choisis l’émotion et l’idée .Négligeant ,s’il en faut la typographie et l’orthographe. Je donne à l’alchimiste du dictionnaire, des 7 volumes de la langue française le choix du mépris ou de la correction. L’orthographe est une passion qui peut conduire en prison .La prison des idées du mot juste et du style libre .J’accuse donc le correcteur et le traitement de texte d’origine américaine de ne pas être à la hauteur de ses ambitions et d’ignorer les subtils méandres de notre langue. Je m’accuse par la même occasion d’être infidèle à mes dictionnaires, du Littré au Robert .En trempant la plume dans ma bouteille d’encre en Bakélite, je mesure ma trahison .Ecrire à vif, à cœur de mot, sous le regard ironique des donneurs de leçons d’orthographe qui ne produisent que des cuisseaux ou cuissot bien placés .
Igor d’orthografe