Pour convaincre de nouveaux lecteurs ou pour éviter leur fuite vers les sites Internet, la presse est tentée de se réorienter vers les sites participatifs. En donnant à tous et à toute la possibilité de s’exprimer librement, elle espère susciter le débat et l’interactivité des échanges. Cette voie, aussi intéressante soit-elle ne peut qu’aboutir à une impasse contreproductive.
La presse papier n’est pas en voie de disparition,contrairement aux positions prises par certains journaux gratuits de se délocaliser sur Internet à l’horizon 2013,elle est tout au contraire en voie de consolidation ,de réflexion.
La possibilité d’amener un écrit, directement à portée de clic est une mauvaise posture et ne peut qu’éloigner un lecteur saturé d’information .Le rôle premier du journal est de sélectionner, avec subjectivité et expérience un écrit pour qu’il entre dans la politique éditoriale . Un lecteur pressé de lire vingt pour cent de la surface écrite doit rapidement trouver sa nourriture.
Le Rédacteur en chef de la rubrique joue donc en lieu et place du lecteur le rôle d’écrémeur de l’information.. Le journal papier imposant ses choix éditoriaux et son format apporte une lecture linéaire et non aléatoire comme sur un site en ligne. Il donne un sens à l’écrit comme la toile de lin donne du sens au tableau du peintre. Que dirait un peintre si on publiait ses tableaux sur le net sans au préalable avoir exposé ses toiles ? .Les sites participatifs sont à réserver aux échanges ou à la discussion. Retrouver le lecteur, c’est repenser l’écriture journalistique pour l’adapter à des écrits inférieurs à 1800 caractères et enfin revoir la prédominance des écoles de journalisme pour diversifier les points de vue.
Igor deperraz
1803 caractères, un peu au dessus de la norme de lisibilité !!)