Philippe Kra
Philippe ,Philippe KRA
L 'homme noir de Côte d'Ivoire emporte -t- il avec lui le soleil brûlant, d'un pays où le Noir et blanc sont les couleurs pastelles de la diversité .
De ce pays si lointain que tu avais quitté pour mieux épouser cette terre, riche de matière et pauvre d'émotivité , tu ne disais que tu bien. Malgré toutes tes difficultés ,tes tracas ,ces humiliations pour avoir enfin des papiers .
Du pays des Droits de l'homme, tu étais fier et sans adversité . Les plantations qui t'attendaient pour construire ta retraite seront restées chimères .
Sur le sol froid et glacé tu es resté … longtemps(….) , trop longtemps , pour que l 'on puisse te sauver.
L’hôpital ne voulait te garder après un AVC , cette porte est donc restée fermée sans que tu puisses alerter . L’hôpital t 'avait expédié et sans doute condamné à l'éternité , c'est peut être aussi cela la fatalité de notre hospitalité.
Je n 'aurais donc pas eu le temps de te remercier pour tous ces moments à discuter de la pluie et du beau temps dans ta petite loge dès potron-minet ; nous disions autrefois dès le poitron -jacquet.
Je te remercie pour ton invitation à me faire découvrir en pensée ton beau pays et ses plantations .Merci pour ton sourire , pour tes bons conseils vestimentaires que je n'ai pas suivi , pour les chevaux du tiercé toujours perdants que je n'ai jamais joué.
Nous étions amis et cela compte dans une vie .
Ni le temps qui passe , ni les frontières , les couleurs de peau sont excuses à notre indifférence .Tu partageais cette valeur sure que l 'on appelle la fraternité et la la Laïcité.
Tu me manques mon ami ,Tu me manques Philippe le matin dès potron jacquet. Igor Deperraz