Pourquoi j’en suis de la pédale
De la pédale, nous en étions, poussée par Ségolène Royal, pour qui la vie en rose prairie était devenue la nouvelle utopie du 21 siècle. Convertis à la pédale radicale, nous faisions du prosélytisme et de l’incitation à la sueur faciale.
Bonhomie et plus si affinité pour affronter les rigueurs de l’hiver et les fourberies des automobilistes, nous prêchions la pédale universelle dans les cathédrales et les mosquées ayant pignon sur roue. Bike pride de toutes générations, le monde allait s’ouvrir à nos sens en éveil. Traverser le bois de Boulogne en petit short moulant payé par son employeur n’était plus du domaine du fantasme, mais de la loi. 25 centimes le kilomètre, de quoi en être, le devenir ou y rester.
Nous avions oublié le dérailleur, cette langue de bois qui fourche au premier col. Le remboursement des frais de pédale ne serait plus obligatoire pour l’employeur, mais possible. Un nouveau braquet pour le gouvernement qui ne faisait plus de l’écologie sa priorité ni de la COM 21 son orgueil. Le temps étant au sprint, à la course sans fin vers d’autres objectifs plus sécuritaires.
Dommage, nous n’irons plus au bois, le petit cycliste moulant aux frais de l’employeur. Nous continuerons à en être pour nos enfants, mais plus mouler de rose. Trop salissant et virant parfois au brun.nous avions cru par trop longtemps à leurs « sonnettes »…
Igor Deperraz