Bref en presse
La Presse cherche son modèle économique et tâtonne sur le marché en ligne entre gratuité et accès payant. Les dernières évolutions techniques et la baisse des prix des Smartphones donnent au format 5X10 son caractère universel et pratique. Ce format portefeuille va devenir le futur support de la presse en ligne. Une lecture rapide et un accompagnement visuel facilité par le défilement d’un coup de doigt a révolutionné nos habitudes de lecture. Ce rétrécissement du format ne devrait pas s’accompagner du rétrécissement de la pensée si l’écriture s’adapte et s’invente de nouvelles tournures stylistiques. Après avoir pensé le support, les rédactions se doivent de réfléchir au développement de l’écrit bref. Comment faire tenir sur un petit écran la complexité d’un sujet et comment pratiquer l’économie d’explication en ayant recours à l’hypertexte ? C’est un défi d’écriture qui bouscule les habitudes universitaires. Dans la grande tradition du pavé que personne ne lit mais qui assoit son auteur ; le journaliste se doit souvent de faite de l’enluminure pour justifier le sérieux de son investigation ou de sa réflexion. Ecrire bref, c’est abandonné à l’image ou à l’infographie une partie de son pouvoir. Le Smartphone impose son format comme le format berlinois a fini par s’imposer à la presse papier pour faciliter la lecture dans les transports publics. Il y a donc lieu de revoir la formation universitaire et l’usage canonique de la dissertation pour s’adapter aux nouveaux supports. L’écrit bref a de beaux jours devant lui ,il ne lui reste plus qu’à se faire reconnaitre comme discipline à part entière et enseigner comme tel.
Igor deperraz