Le Japon, c’est ou ?
C’est à un tour du monde de la mondialisation que nous convie chaque semaine les unes des journaux. Avant-hier, la Cote d’ivoire, qui ne nous intéressait que pour son chocolat, devenait le siège d’une grande farce onusienne : Un vaudeville sanglant qui brutalement laissait le pas aux évènements de Tunisie puis d’Egypte. Hier le Japon effaçait d’un coup de Tsunami la concurrence. L’extermination de la population libyenne n’était même plus d’actualité. Aussi douloureux soient les évènements si lointain du Japon. Ils ne peuvent interpeller notre conscience. Ces faits ne devraient faire qu’un petit filet dans les » une » .Il appartient aux médias de se recentrer sur un champ des possibles de notre conscience politique. Dans un monde de plusieurs milliards d’individus, la mort, aussi injuste soit-elle d’une femme en couche au Tibet ne peut nous interpeller directement et quotidiennement .Il faut pouvoir faire le tri dans cette profusion d’infos qui loin de donner du sens, dématérialise notre capacité à agir ici et Maintenant. Il appartient à chacun, dans son territoire proche, d’éveiller sa conscience et celle de ses voisins. Etre aveugle pour l’autre bout de la planète est nécessaire à l’avancée des solidarités et des prises de positions politiques. Notre voisin est la Libye et l’urgence ; ce qui s’y passe actuellement. Aucun tremblement de terre dans des contrées éloignées ne peut nous faire oublier notre lâcheté. Nos voisins meurent sous les bombardements des armes que nous avons vendues à un dangereux psychopathe. L’avenir du rédactionnel et sa crédibilité résidera dans sa capacité à faire le tri dans un flot continu d’information .De sa volonté de ne pas se laisser se divertir par des évènements spectaculaires auxquelles nous n’avons aucune prise.
Igor Deperraz chronique matinale