Pas d’héritage pour les héritiers de l’holocauste
Marthe monte les marches de la butte à Paris avec la même verve que lorsqu’ elle jouait dans les rues de Montmartre enfant. Ce petit village de Paris qui sentait bon le vent frais de la campagne alentour .Sa famille habite ici depuis 1872 .Elle a vu son quartier se transformer et la boulangerie quitter la place du tertre .Elle entame à 84 ans sa deuxième retraite ; la première de 60 à 80 ans en tant que militante de la vie associative et maintenant la deuxième en oisive dans les rues et les parcs de la capitale.
Une vie active qui lui a permis de servir un ministre de l’économie et un caractère bien campé lui permet d’affirmer encore aujourd hui sa philosophie de l’existence avec vitalité .La bulle immobilière a donné une très grande valeur à l’appartement que son père avait acheté pour une bouchée de pain vers 1940.Une valeur qui ferait pâlir les plus grands joueurs de loto .Huit cent mille euros pour un bien acquis en valeur constante aux alentours de 8000 euros. Un appartement, qu’une famille juive a du vendre pour échapper au nazisme .Ce n’est pas un film, un livre a sensation , juste l’histoire qui refait surface près du moulin de la galette . Combien de biens mal acquis sont entrés dans le patrimoine des familles françaises,plus ou moins proches du Maréchal Pétain .Si l’occupation a vu naître l’esprit de collaboration ,son père n’a pas franchi ce pas .C’est pour faire une bonne affaire qu’il a acquis raconte elle ce bien. Il n’y a pas l’ombre d’un regret dans ses yeux.
Si Demain, son appartement était vendu 8000 euros, ses héritiers invoqueraient l’abus de faiblesse et la vente serait cassée .Apres 1940 ,que pouvait dire ses voix du néant ..Aucune loi de la République n’a annulé les ventes, pour des biens mal acquis ou du moins mal vendus .Une petite fortune à venir pour des héritiers qui pourront remonter le gramophone et écouter sans vergogne le trop célèbre « maréchal nous voila » derrière les vitres de leur 100 mètres carrés .
Igor deperraz