Un président à Fleury.
Un ancien et pourquoi pas futur président de la république qui siège de droit au conseil constitutionnel, voila une posture typiquement française .Que ce poste soit honorifique pourrait avoir un sens républicain. Qu’il soit rémunéré à hauteur de 11 OOO euros …à vie. On cherche ,en vain le travail que cette somme rémunère .Le président de la république française a une place bien particulière dans la constitution ,il est ce qu’il veut être en d’autres termes ,il peut à sa convenance orienter les institutions vers plus ou moins de pouvoir au premier ministre ,plus ou moins de poids aux assemblées législatives. C’est parce que le Général De Gaule ne voulait plus de l’esprit de la IV république qu’il a orienté le système constitutionnel français vers une pseudo -dictature au sens étymologique, un magistrat unique investit de tous les pouvoirs. Depuis la question prioritaire de constitutionnalité introduite en juillet 2008, le Conseil constitutionnel est devenu une cour de cassation politique, même s’il s’en défend. C’est une avancée en terme de liberté publique lorsque cette institution est composée de magistrats nommés dans un contexte de liberté, nous y sommes… .Que deviendrait cette institution lorsque les présidents des assemblées et le président pencheraient vers une conception plus autoritariste comme l’exemple hongrois peut nous y préparer. L’ancien président de la république ne siègera donc pas provisoirement au Conseil pendant son procès ou l’on invoquera la question prioritaire de constitutionnalité mais il y reviendra et pourrait théoriquement, même si ce n’est pas souhaitable humainement parlant, y siéger durant une impossible incarcération à Fleury Merogis.Une Constitution française qui semble accuser le poids des années et de ces multiples remaniements.
Igor deperraz