La maison cube
Partout en Europe la maison cube tend à remplacer la traditionnelle maison individuelle qu’en France nous surnommons « petit pavillon ». Le concept est simple : cinq murs de béton dont une terrasse végétalisée agrémentés d’ouvertures généreuses en verre et PVC. Un apport en matériaux réduit à son strict minimum. C’est la victoire du Bauhaus et de l’épuré qui s’exprime dans toute sa simplicité. Devant la crise de l’énergie, les donneurs de permis de construire en Europe, on assouplit leurs règles d’urbanisme. Il est donc aujourd’hui possible de voir en Hollande, en Ardèche ou à Porto ces petits cubes parsemés les paysages ou s’agglomérés pour former des cités. Le premier à théoriser cette forme d’habitat n’est pas un architecte ou un sociologue mais un cinéaste, Jacques Tati. Dans « mon oncle » la religion cubique y est exprimée dans toutes ses composantes sociales. Au-delà des aspects économiques et sociaux, on peut aussi penser que l’architecte pavillonnaire a fait tant de dégâts sur les paysages européens que s’en passer revient à reprendre la main sur son propre habitat. Dans les années 50, de nombreuses familles ont bâti elles mêmes des maisons terrasses sans disposer comme aujourd’hui de matériaux léger. L’Europe n’est plus un sanctuaire patrimoniale inviolable depuis longtemps, les zones pavillonnaires et commerciales comme les éoliennes ou autoroutes ont définitivement aboli la frontière entre l’ancien et le contemporain .Il faut donc se préparer à la pensée cubique qui comme le poisson en barquette à modifier l’imaginaire des enfants sur les poissons et modifiera inévitablement le regard des jeunes générations dans les années à venir.
Igor deperraz