Guantanamo judiciaire
La justice et le pouvoir politique n’ont jamais fait bon ménage sous la cinquième république. Dès ses débuts, la LOI a été contournée par les services secrets français, placés sous la plus haute autorité politique .On apprend ainsi ,sous couvert de l’amnistie et de la prescription trentenaire que Maitre Verges ,avocat français ,pendant les événements d’Algérie, ne doit son salut qu’au manque de moyen des services secrets français ,en gros à une banale panne de voiture .Des centaines d’opposants ont eu certainement moins de chance. Cette étrange séparation des pouvoirs entre pré carré présidentiel et magistrature est troublante .Elle touche la gauche et la droite .Chaque pouvoir en place depuis la constitution de 1958 a, par le jeu subtil du parquet, aménagé l’esprit des lois .La grogne des magistrats français intervient, au moment même ou la France est contrainte par le droit européen de modifier les conditions de garde à vue. La présence de l’avocat lors de la première heure donne de fait, une oreille au juge, par défenseur interposé .C’est donc bien la loi qui revient dans le champ de l’action judiciaire française. Tous les pouvoirs rêvent- ils d’un Guantanamo à la française pour calmer et appâter une opinion publique prête à s’affranchir des libertés publiques pour enfermer les délinquants... En donnant peu de moyens aux juges, à l’aide juridictionnel et aux services d’accompagnement, la justice ne peut être rendue avec efficacité et de ce fait, poursuivre son but idéal .Le fragile équilibre entre répression et compassion. Dans ce contexte de défi permanent, il est temps aussi de s’interroger sur l’esprit de la constitution de 1958.Texte porté par un Général .Sans une vraie indépendance de la justice, point de démocratie moderne. Le soulèvement des robes noires n’est que le prolongement du combat intellectuel d’un des plus grands promoteur d’une Justice efficace et juste : Casamayor magistrat et écrivain.de son vrai nom Serge Fuster.
Igor deperraz