Un ministère en campagne
Nous sommes en pleine campagne électorale et la campagne n’a jamais été aussi absente du paysage. Cette grande bataille au sommet ignore le monde paysan et privilégie l’industrie. Une entreprise ferme ou se délocalise et nos chevaliers de l’espoir se déplacent à grand renfort de publicité pour trouver un repreneur ou une solution pour les victimes de la mondialisation. Lorsqu’une exploitation agricole croule sous les dettes et voit ses demandes de crédits se tarir, personne ne prend le chemin des plaines pour aider ou soutenir cette forme lente d’asphyxie au profit des grandes exploitations. Avec l’ouverture du marché sur les cours mondiaux, les investisseurs du Qatar trouveront bientôt de quoi investir et rachèteront hectare par hectare les parcelles de nos terres. La France de 14-18 a sacrifié des millions de paysans pour défendre L’Alsace et la Loraine, aujourd’hui elle accepterait sans rechigner de voir son territoire devenir à terme une terre d’investissement pour les pays émergents et exclure par la spéculation sur le prix de l’hectare ses enfants. Le politique a pourtant le pouvoir, dans le cadre de la réglementation européenne d’encadrer par le biais des Safer la vente des terres et par la défense de la politique agricole européenne l’agriculture de proximité. Loin des envolées lyriques et des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent, les candidats en campagne pourraient tout simplement vivre à la campagne !!!! Et pourquoi ne pas déménager de Paris et de ses palais dorés pour investir les fermes de nos régions. A quand la décentralisation du ministère de l’agriculture sur le plateau de mille vaches ? igor deperraz