Moscou l’arbre et le fruit ne tombera pas
Vladimir Poutine est un homme averti et intelligent qui a le temps russe avec lui. Un temps qui s’étire sur plusieurs longitudes et donne au pouvoir un gout d’éternité. Ignorer la dure réalité du pouvoir Russe n’est que faux semblant. L’esprit du communisme à la Russe y est toujours rampant et la volonté de puissance et d’hégémonie toujours intact.
Les pays occidentaux se complaisent à penser l‘Urss comme un vestige de l’histoire, il n’en est rien. L’appareil d’Etat en sommeil reprend de la vigueur et profite sans complexe de la technologie occidentale qui lui était jusqu’à la chute du mur refusée.
Riche en ressources minières et en gaz l’empire se conforte et se redresse comme la queue du lézard. En perquisitionnant chez les leaders d’opinion, Serguei Oudaltsov, ilia Latchine, xenia Sobtchav, Evguenia Tchirikova,le pouvoir tente l’intimidation et l’assèchement financier des familles des dissidents. L’amende de 7000 euros pour manifestation illégale revient de fait à priver les contrevenants de leur maigre patrimoine.
Cette technique de l’appauvrissement dans un pays où survivre est une des premières préoccupations des citoyens indique une volonté claire et manifeste de la Présidence de revenir aux bonnes vielles méthodes de l’ère soviétique.
Sans tomber dans l’embarrassante problématique de l’anticommunisme primaire qui a servi pendant des années aux Partis communistes français et italien de justificatif, la question pourrait bien se poser un jour de la construction d’un nouveau rideau de fer.
Différent et techniquement moins brutal mais présent dans les tètes et le ventre des habitants de la zone d’influence russe. Le sort des dissidents est connu. Soit, ils choisiront l’exil et l’oubli soit le pouvoir leur fera vivre l’exil intérieur, plus subtil et plus lent. Profitant de la Crise et de son hégémonie sur le Gaz, l’Union soviétique commence à prendre sa revanche après des années d’humiliation. Ce qui se passe en ce moment à Moscou n’est que le début d’un nouveau processus de guerre chaude. Dans une indifférence diplomatique qui peut laisser songeur
igor deperraz