Voyage au bout de la nuit
Les gens du voyage reviennent chaque été avec leur problème de stationnement et chaque été les maires de France courent au tribunal administratif pour demander en référé leur départ. La situation est ubuesque et chacun de son coté a ou croit détenir sa vérité. Pour les nomades, l’aire d’accueil est un droit et leur communauté a le droit européen pour lui. Pour les Maires, l’occupation sauvage du domaine publique cause des préjudices financiers considérables. La situation actuelle n’est pas bonne et l’obligation faite aux communes de plus de 5000 habitants d’aménager un terrain spécifique est souvent faite en dépit du bon sens. Terrains en bord d’autoroute ou à proximité des zones industrielles, absence de toilettes, de surveillance. Pour les forains, l’absence de contrôle réelle pousse quelques familles à laisser les détritus et à favoriser l’insalubrité. Au final, les gens du voyage refusent d’accéder aux endroits qui leur sont réservés et poussent leur caravane vers les centres villes. La solution existe et il est bien dommage que l’administration n’est pas été obligé par la loi à mettre en place sur ces terrains une concession de service public gérée par la communauté bénéficiaire. Il existe déjà de nombreuses aires d’accueil payantes autogérées. Ces aires prennent en compte les usages et coutumes et prélèvent une redevance sur les usagers. Ne soyons pas non plus naïf, en abandonnant la population des gens du voyage à eux-mêmes, les comportements les plus grégaires ont prospéré. Où sont les professeurs manouches ? Y a-t-il une université ouverte aux nomades ? L’absence d’éducation en rapport avec la véritable identité de ce peuple oublié pousse à bien des comportements primaires. Une véritable reconnaissance de la communauté des gens du voyage impliquerait nécessairement un donnant-donnant. Respecter les lois de la République et obtenir une égalité de traitement. Comme pour les banlieues françaises, les aires d’accueil sont devenues au fil du temps des zones d’exclusion. Si Les collectivités locales n’avaient pas gaspillé leur investissement dans la multiplication des terrains de tennis ou salles des fêtes, ce type de conflit serait soldé depuis longtemps
Igor deperraz