La voie des voix
Les querelles de pouvoir à l’UMP soulèvent le problème de la croyance magique en la majorité des voix.
Nous acceptons par définition que la majorité exprimée des voix plus une, donne force à la représentativité démocratique mais Si nous prenons l’ensemble des dossiers qui divisent la société française, nous percevons bien que l’avenir des décisions engagées ne seront pas pérennes.
Un Président de la République, une assemblée élue avec une poignée d’avance peut décider de la validation des gaz de schiste, du sort de milliers de soldats à l’étranger ou du temps de travail de millions de français.
C’est une règle incontournable de la paix sociale et de la dictature du chiffre. Quand les écarts sont significatifs, les forces en présence acceptent leur défaite mais quand la victoire se situe dans la marge d’erreur statistique les couteaux s’affutent.
Pour l’Ump , les querelles n’impliqueront qu’un repositionnement des uns ou de autres , mais pour les élections à venir dans la République cette épiphénomène politique a permis de mettre en lumière notre fragilité mathématique . Nous ne pouvons continuer à faire de la règle du « plus un » un calcul de la légitimité démocratique.
La Démocratie peut se concevoir comme la volonté de la majorité mais cette majorité ne peut qu’être renforcée lorsque les enjeux sont des marqueurs fondamentaux.
Les réformes sur le mariage pour tous, l’institution scolaire, les projets d’aéroport, les élections des parlementaires ou du Président de la République devraient être prise à la majorité des soixante pour cent minimum.
Un vrai travail de pédagogie et d’explication serait alors nécessaire pour emporter l’adhésion majoritaire. Cela éviterait que ce qui se fait aujourd’hui soit détricoté tous les 4 ans et qu’un jour pour une voie la démocratie soit anéantie.
Igor Deperraz