J’irai à nouille York avec toi….
Les documentaires télés ont ceci de passionnant qu’ils nous transportent dans des pays lointains sans que l’on ait besoin d’investir dans un billet d’avion .Ces émissions du service public nous promènent de pays en pays ,sous l’œil très photogénique d’habiles cameramen .La présentatrice ,souvent curieuse de cuisine mais incapable évidemment de se faire cuire un œuf sans l’aide du meilleur cuisinier du cru pose ses commentaires polis en parlant Français aux autochtones ,Elle n’attend pas que le traducteur fasse son travail pour se faire comprendre car aucune réponse n’est envisagée .L’étranger ,de toute façon n’est que prétexte à l’autopromotion de la journaliste .C’est comme toujours une présentatrice ,sans enfants ,la trentaine ,androgyne et pas trop blonde qui envahit le cadre .Elle connaît du monde et à l’occasion de son passage elle rencontre son cousin ,un écrivain à succès qui vit à New York et connaît comme tout le monde un grand Chef. Elle se déplace avec la conviction de traverser le monde comme si elle sortait de sa salle de bain après la douche. Les mêmes écoles de journalistes produisant les mêmes concepts ,on a comme l’impression de déranger ,de regarder la vidéo de famille de ce petit monde de la Presse .Le Papa ,la maman ,l’amant, le futur divorcé, les rôles se distribuent au comptoir des écoles parisiennes .Phagocytant le monde des idées pour ne laisser qu’une trace lisse ,apaisée et monotone de la réalité sociale .Le cameraman ,lui n’aura pas le droit de voir son nom au générique , c’est pourtant lui ,l’artiste ,le metteur en scène de l’image. Ou sont-ils cachées ces journalistes d’investigation, de passion, un peu grosses, trop maigres ou chauves qui peuplaient le service public de l’audiovisuel ? Une presse libre, c’est une presse qui a du bide, des rides et des formes. En regardant ces reportages de l’autre bout du monde je me demandai de quel voyage, il était question. Celui du spectateur ou celui de la cousine d’un célèbre écrivain. Igor deperraz