César ou Marius ?
Jérôme Cahuzac, dans sa perfide intention de se représenter dans sa propre circonscription pose une question fondamentale aux institutions de la cinquième république. Les électeurs ont-ils le libre choix de leur représentant et sont-ils les seuls juges de « Moralité ». La confirmation dans ses fonctions représentatives mettrait les parlementaires dans une posture délicate. A la demande d’un juge, ils pourraient avoir la tentation de voter la levée de l’immunité parlementaire en totale contradiction avec la séparation des pouvoirs. L’élu du peuple ne pourrait être désavoué par ses pairs sans qu’ils aient à violer les règles les plus élémentaires de représentativité. La levée de son immunité et sa mise en examen dans une procédure judiciaire soumettant le parquet et l’opportunité des poursuites au pouvoir politique poserait nécessairement la question de l’indépendance du procureur de la République. Elu du peuple français, Jérôme Cahuzac porterait devant la représentation nationale le message suivant « Nous, électeur de la circonscription demandons à notre élu de modifier la loi fiscale française ». Pourquoi la France n’autoriserait pas ses concitoyens à placer ses revenus dans des paradis fiscaux ou ne dépénaliserait pas ces transferts illégaux ? La protection des parlementaires n’implique pas qu’ils échappent à la justice mais qu’ils échappent momentanément à toute poursuite le temps de leur mandat. Jérôme Cahuzac se révèle être un fin politique et un grand Maitre dans l’Art de la tactique politique. Les électeurs pourraient avoir la tentation de défier François Hollande en lui resservant un plat qu’il avait lui-même choisi et gouté. Une version punitive du langage politique qui ne manquera pas d’épices.
Igor deperraz