Un WESTERN BLANC
Les frères Cohen signent un film en cinémascope pour la somme de 38 000 000 dollars. Un procédé cinématographique, inventé par le français Henri Chrétien : l’anamorphose. La magie du cinéma à l’état pur .Des espaces et une image à couper le souffle .La 3 D et les écrans plats ne peuvent aussi bien représenter les immensités de l’Arizona ou du Nouveau Mexique .Pour cette qualité d’image, il n’y a que la salle de ciné .Celle qui donne aux investissements s financiers d’une telle entreprise industrielle un sens. Dans un western les méchants ont des moustaches et des chapeaux noirs, le train s’arrête en gare, les armes à feu sont des jeux. Tuer ou mourir sont de simples formalités. Au niveau technique, ce film est une réussite .Après « Danse avec les loups, le style cow- boy reprend, pour l’industrie Hollywoodienne du galon et s’affiche dans des productions de plus en plus pointues et spectaculaires. Nous ne pouvons cependant ignorer le fond du scénario. Une jeune fille, cultivée, dynamique engage deux hommes : l’un ivrogne ; L’autre aux tendances pédophiles. Une scène, du reste assez surprenante ou ce dernier fouette avec plaisir la jeune fille de treize ans. C’est assez singulier d’amener une image moderne de la femme et de la balayer aussitôt en la transformant en soubrette. Sans mauvaise intention peut être, le monde des frères Cohen est blanc ou presque, il n’y a pas ou peu de gens de couleur. Ce western, sous un esthétisme affiché cacherait il, inconsciemment le rêve d’une Amérique blanche ? Au regard des sommes avancées, il y a peu de chance que cette question soit posée dans la presse spécialisée .On peut cependant y réfléchir. en passant au delà du fond un bon moment de cinéma.
Igor deperraz