Valls contre l’équarrisseur de Belleville
Le catch de la grande époque est bel et bien terminé et ce n’est pas le bon film de David Perrault qui relancera cette lutte gréco-romaine théâtralisée. La génération MTV ne se satisfait plus de ces petits arrangements entre amis où l’on simulait la belle et la bête sous couvert de la kayfabe ; cette loi du silence qui berçait d’illusions le spectateur avec son consentement.
Les catcheurs ne se donnent plus en spectacle sur des rings de salle de sport, mais en direct sur des plateaux télévisés. On se souvient des grands noms de cette pantomime virile. L’Ange blanc, André le Géant, le bourreau de Béthune, le Petit Prince, l’équarrisseur de Belleville. Les noms ont changé, mais on peut toujours les reconnaître avec leur masque spécifique.
Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Jean Luc Mélenchon et bien d’autres encore ne s’affrontent plus au cirque d’hiver en se lançant de la troisième corde pour se fracasser sur le sol, ils préfèrent l’ambiance feutrée des rédactions parisiennes. Iront-ils jusqu’au bout de l’histoire en reprenant à leur compte les grands noms qui firent trembler les enfants devant leur poste de télévision en noir et blanc. Le vampire de Düsseldorf, l’étrangleur de Vaucresson, le braconnier des Ardennes, le Dragon d’Aubervilliers seraient bien plus parlant que les époux Balkany ou Marine Le Pen, n’oublions pas le catch féminin ! Après tout la politique actuelle n’est affaire que de masques et de Kayfabe. Elle se joue en deux manches et une belle s’il ya lieu. Tout n’est affaire que de décors, ça c’est Aragon et non le Spectre …
Igor Deperraz