Touche pas à mon édition papier !
La grève qui a touché la Presse Jeudi pose toujours la même question sans jamais trouver de réponse aujourd’hui. En quoi priver le lecteur de son quotidien fait pression sur les décisions économiques de ses dirigeants ? En empêchant la diffusion du support papier sans intervenir sur sa diffusion numérique, les promoteurs de ce type d’action ciblée aggravent la situation du support papier et donnent du grain à moudre à ceux qui seraient tentés de privilégier la diffusion par le net. La fragilité passagère du papier tient à la nécessité de repenser l’écriture. L’info doit se réinventer face à l’engouement passager pour les nouvelles technologies. Ce phénomène n’est pas nouveau, n’oublions pas qu’il y a dix ans, on fermait les lignes SNCF à tour de bras alors qu’aujourd’hui, on ouvre sans répondre à la demande des lignes nouvelles. D’une part le dialogue social s’est amélioré à la SNCF mais les personnels ont mesuré l’impact des mouvements sur les voyageurs en termes de survie de l’entreprise. Dans ce combat douteux qui condamne le support papier au profit de l’édition numérique, le lecteur qui soutient corps et âme son quotidien en payant le prix qu’il faut pour savourer et déguster sur papier les informations du jour se sent un peu trahi par cette discrimination facile. De grâce Ne tirez pas exclusivement sur l’édition papier ! Igor Deperraz