az de schistes contre gaz de shit
Le mouvement contre l’exploitation du gaz de schiste peine à convaincre d’être un nouveau Larzac. Les militants de la défense du sous sol de l’Ardèche n’ont plus la barbe et ne refond plus le monde autours d’une guitare en repeignant la maison bleue de San Francisco. Les temps ont bel et bien changé comme les villageois de ces petits hameaux aux sols arides obligés de vendre dans les années 70 pour une poignée d’olives leurs fermes aux riches hollandais du Nord. Cette terre d’implantation européenne aux portes la méditerranée a marqué de son empreinte l’une des plus belles régions française.
Le prix des maisons et des terrains n’est plus accessibles au vulgaire, il faut dorénavant sortir à fond perdu 600 000 euros pour disposer d’une maison digne de ce nom. Des villages entiers achetés pour quelques centaines d’euros. C’est la rançon du succès des babas cools qui avaient vu en ce lieu la nouvelle Californie latine.
L’arrivée des industriels et des géologues dans la région a profondément heurté l’esprit peace and love qui a survécu au fond des épiceries bio mais, et c’est là que réside le paradoxe, elle a compromis les velléités spéculatives des riches ôtes des plaines d’Amsterdam. L’exploitation industrielle de la région, par l’industrie minière, ou simplement industriel apporte par ce message d’industrialisation, un coup au foncier bâti
Lanas qui comptait encore dans les années 60 des commerces de proximité, a vu progressivement ses commerces fermés et les volets de ses maisons ne n’ouvrir que 15 jours par an. C’est dans ce contexte de régression économique et d’abandon du territoire par des actifs économiques que s’opposent les partisans d’une Ardèche industrielle et ceux qui souhaiteraient voir la région devenir une Réserve naturelle, préservée et réservée.
L’enjeu de ce conflit, en partie porté devant le parlement est bien de maintenir le statu quo en termes de développement économique de la Région pour sauvegarder les fortunes réalisées sur la plus value immobilière.
Il y a bien entendu consensus sur l’aberration d’une exploitation des gaz à la mode Américaine. Mais peut-on figer l’Ardèche dans l’ère glaciaire en niant toute industrialisation raisonnée du territoire, sous prétexte que de riches propriétaires veulent préserver leur capital.
Pour rejoindre les gorges les plus abruptes, les aéroports voisins et les autoroutes ont du se développer au prix de nuisance bien plus étendus que les sonars des géomètres. Il est difficile d’imposer aux collectivités territoriales alentours des compagnies low cost pour rejoindre en quelques heures les riches demeures et ne pas participer à l’effort structurel de la Région.
En n’occupant un territoire que 30 jours par ans et en refusant tout tissu social, les écologistes, s’ils avaient existé dans les années 70 auraient certainement manifesté contre l’implantation et la spéculation en cette région