Licence sans pitance
Réformer la Licence, sans réformer en profondeur l’Université amènera certainement une plus grande maîtrise du processus de formation par les étudiants eux même mais ne changera en rien le processus de certification de ce diplôme auprès des entreprises.
D’une part l’offre universitaire, est pléthorique, gaspillant par l’affichage d’options honorifiques les meilleures années de milliers d’étudiants.
D’autre part, sa perméabilité avec le monde économique reste très floue.
Bien entendu, on peut s’interroger sur le financement par la collectivité publique de thèse envisageant la souffrance du Homard pendant son court processus de cuisson ou tout autre sujet du même acabit. Si l’on écarte cet aspect caricatural et exceptionnel, relevant souvent de la rumeur, l’université demeure avant toute chose, une école du libre du savoir.
L’Université ne doit elle pas ne distiller que des savoirs universels et laisser à ses étudiants l’opportunité d’obtenir par le jeu des concours une certification professionnelle.
En fin de parcours c’est bien un processus sélectif qui décidera de la future orientation professionnelle de l’étudiant
Le système français, après avoir, plus ou moins laisser espérer l’étudiant sur son diplôme pose in fine la question de la certification par un examen final hyper sélectif.
Il en va ainsi des concours de la fonction publique mais aussi des concours d’entrée aux grandes écoles ou tout simplement aux compagnons du devoir.
Pourquoi alors ne pas faire passer après le baccalauréat un test, demandant un minimum de compétence au regard de la filière choisie.
Le fait que des étudiants puissent avoir un bac scientifique ou littéraire avec des notions si éloignée de la réalité repose la question de l’utilité d’un Bac à 80 pour cent de réussite.
Certes la sucette évite le mécontentement social mais elle dissimule un poison bien plus subtil : l’amertume et un chômage massif de la jeunesse.
Il peut donc être licencieux de critiquer une démarche qui vise à généraliser les critères généreux du Bac soit 80 pour cent de réussite à la Licence si cette course vers l’abîme ne desservait pas en premier ceux qu’elle est censée servir
Igor deperraz