Redoublement hors la loi
Le redoublement est nocif pour la santé, voila ce que l’on devrait écrire sur les paquets de feuilles pour écolier vendus dans le commerce.
Comme le souligne différentes études internationales ; redoubler a un impact psychologique sur le mis au piquet. Loin d’améliorer sa scolarité, il le plonge dans l’exclusion scolaire.
Une fois ce constat établit il appartient d’éviter la situation ou de l’affronter.
L’échec momentané, lié à des difficultés familiales ou tout simplement à des difficultés de concentration ou de maturité ne pourra être rattrapé par une remise à niveau des compteurs.
Parce que il n’est pas certain que la situation exogène de l’élève s’améliore l’année suivante et parce que nul n’est dans la tête du décrocheur .Répéter n’apportera que frustration et sentiment d’injustice.
En faisant revivre le même cursus, l’institution propose une session de rattrapage et le bilan obtenu par ce bis est presque toujours jugé constructif par ses promoteurs .Par le regard biaisé qui veut qu’une année de plus a donné des heures de travail et de la maturité en plus, le système s’auto reproduit.
Que deviendraient les redoublants s’ils passaient obligatoirement dans la classe supérieure ?
Probablement, ils continueraient leur petit arrangement avec l’institution ou parce que la nécessité fait loi se décideraient à rattraper le temps perdu.
Il n’est pas rare de voir des décrocheurs arriver en enseignement professionnel et rattraper en quelques mois des années de dernier de la classe pour obtenir l’accès à une école ou à une formation qui les passionne.
Le temps d’apprentissage ne se fait pas dans la linéarité, des vocations tardives ou des sursauts sont possibles à tout âge de la vie.
Rendre obligatoire le passage dans la classe supérieure aurait le mérite de mettre en relation les exigences du service public d’éducation et les intérêts individuels soumis aux aléas de la vie.
Pour que l’égalité des chances soit assurée, une véritable formation pour adultes et jeunes adultes donnerait son coup de grâce à cette pratique abusive.
Igor deperraz