La casquette du facteur
Il est des habits qui ne font ni le printemps ni le moine. En croisant sur son fier destrier un facteur, portant une casquette américaine retournée comme ce petit personnage de Plantu, je me suis posé la question de savoir ce que la casquette « la poste » était devenue. Qu’est ce qu’un facteur sans képi, sans uniforme ? Non que l’uniforme soit preuve de sérieux ou de courtoisie mais il donne à son titulaire, femme ou homme un signe extérieur de reconnaissance social. Pour Jacques Tati et pour moi aussi, le facteur c’est plus qu’ distributeur du courrier, c’est la voix de la commune, le porteur de nouvelles, le confident intimes des bonnes et mauvaises lettres.
A voir cette casquette de base-ball et ce jeune homme lançant les journaux dans les boites comme pour mieux s’en débarrassé, j’ai compris pourquoi, mon courrier n’était plus dans bonnes mains.
Mes lettres faisaient parfois le tour du quartier et au bon vouloir d’un voisin consciencieux revenaient dans ma boite après des jours d’errance.
Notre société et La Poste ne prennent plus au sérieux nos missives, elles sont bien souvent distribuées à la va-vite sans conscience ni précaution. Le facteur et son bel uniforme ont laissé place au fast food de la distribution.
Il faut donc se résoudre à voir arriver trois ou quatre journaux ensemble ou recevoir un courrier de relance pour une facture qui a du prendre un autre chemin que le notre.
Redonnez la casquette, l’uniforme et le temps aux facteurs de faire leur tournée.
Perdons un peu d’argent en payant nos timbres surtaxés pou retrouver le sourire et la petite bavette qui faisait rythmer le temps des boites à lettres.
Igor deperraz