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Chroniques matinales

Chroniques matinales

Par deux points de vue passent une ...droite. Par un point de vue passe une gauche ou le contraire. Des chroniques et photographies publiées dans les journaux: "LE MONDE", "Le MONDE MAGAZINE" "LE MONDE TÉLÉVISION""LE NOUVEL OBSERVATEUR", "Le nouvel obs .fr","Les INROCK...", "LA TRIBUNE DE GENÈVE", "POLITIS",Action communiste .les informations dieppoises le réveil L'anticapitaliste, "La FRANCE "AGRICOLE",La Manche libre.fr "le Plus"."La VIGNE", "SINE mensuel "La Manche libre.fr" accréditation festival Albi, fête de l'Humanité. festival off Avignon. (plus de 1000 chroniques publiées) chroniques et flash info à Radio FMR Jusqu'à 2500 visites par jour....! événements ,photographies Igor Deperraz Normalien . études de cinéma à Paris-Sorbonne. jury Petits Molière Téléphone 0785473094

Publié le par igor deperraz

Alep en Perpignan

Perpignan accueille le plus grand rendez-vous du monde de photographies. La grande messe du photojournalisme se prend quelques jours au jeu de la parole et du débat. Cette année, la Syrie est un peu partout sur les murs de la ville, comme ci cette guerre dans ce qu’elle a de plus atroce révélait la nature humaine dans ce qu’elle a de plus cru. Alep est ce nouveau Vietnam qui produit chaque jour son lot d’images sublimes.

 C’est cette grande ambiguïté qui fait de l’image le réceptacle de nos compassions à distance. Notre approche artistique de ce qui n’est souvent qu’odeur de cadavre brûlé et de sang séché s’exerce avec la distanciation due au noir et blanc ou à cette quadrichromie théâtrale.  Jao Silva en sait quelque chose, ce photographe de guerre a été amputé deux fois. Cette prise de risque insensée en valait elle la chandelle ? Pour le lecteur des magazines, il est bien difficile de mettre aujourd’hui le nom du photographe sur une photo.

Jérôme Sessini a parcouru dans tous les sens les quartiers d’Alep et revient avec un travail remarquable et chargé de sens. Alep est devenu en quelques années ce grand théâtre en plein air où les places sont devenues hors de prix. Plus de dix mille euros par mois pour espérer évoluer dans ses ruines en comptant tous les frais et les intermédiaires chargés d’assurer la survie du journaliste. Alors, en marge de ces photographes de moins en moins nombreux défrayés par les grandes agences, les free-lances se lancent à corps perdu dans la bataille de l’image, au risque de se faire enlever ou torturer au premier coin de rue. Pour quelques centaines d’euros le cliché, cela fait cher l’amputation.

Bien entendu, la génération Photoshop a fini par lasser son lecteur en sublimant ce qui dans la réalité n’était que poussière et nuances de gris, mais la violence reste une valeur sûre du photojournalisme. Plus le festival prend en notoriété, moins le travail des photographes prend de la valeur ajoutée et ce n’est pas le succès temporaire des revues de luxe qui ouvrira demain de nouvelles perspectives aux chasseurs d’images.

Igor Deperraz

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