L’usine à gaz syrienne
Le retournement de situation qui se joue sous nos yeux dans le conflit syrien éclaire d’un jour nouveau l’incapacité de la Presse française à réagir avec les mots justes et la liberté de ton à ce qui apparaît être l’un des plus grands mensonges de l’histoire des relations internationales. On aimerait commencer par …souvenez –vous, mais ce petit jeu serait inutile tant la partie semblait jouer entre un méchant Bachar et des forces alliées qui menaçait de la foudre son régime. L’amnésie est devenue presque générale tant du côté du pouvoir que du côté des médias !
L’arsenal chimique syrien va être détruit par des experts internationaux à la grande joie du régime qui ne savait plus quoi faire d’armes obsolètes et inutilisables. À quoi peuvent servir des armes chimiques à l’aire du bactériologique ? Le gaz sarin est une arme du pauvre qui présente plus d’inconvénients dans son utilisation que d’utilité tactique.
C’est donc avec un grand soulagement que le dictateur syrien a accueilli cette aide internationale ! L’autre problème tenait dans la dissémination sur le territoire de ces armes et il n’est pas certain aujourd’hui que l’on puisse déterminer qui les a sous son contrôle et qui s’en est servi ! Des proches du pouvoir ? Des brigades internationales islamistes ? Au final, ces armes chimiques ont fini par menacer le régime de Bahar al Assad .
Si l’on prend en compte cet aspect des choses ont peut dire que la France soutient par défaut le régime Syrien. C’est de la realpolitik à la Hollande, mais il faut avouer que ce changement de cap peut surprendre une opinion publique bercée par les bonnes intentions de la nouvelle présidence. François Hollande dépassera-t-il son Maître, François Mitterrand dans l’art d’accommoder les restes d’ortolan ?
Igor Deperraz
photographie igor deperraz