Otages à tous les étages
Les otages font beaucoup causer… Marine Le Pen s’inquiétait récemment sur France inter de leur garde-robe et de la taille de leur barbe ! Verra-t- ont bientôt des otages arrivés à l’aéroport avec un sponsor inscrit sur leur survêtement « libérer avec le soutien d’Areva et du ministère des Affaires étrangères ».
C’est que l’on ne parle plus de chiffons ou de bâillon, mais aussi de gros sous. Un otage comme le révélait le Monde c’est un prix, une sorte de super tirage du loto pour guérilleros du tiers monde. On gratte le sol aride du désert et tout à coup apparaît, pas un, mais deux journalistes français .
Une fois la réserve à otages remplit, il n’y a plus qu’à attendre le résultat des négociations dans un trou ou dans le sous-sol d’une maison anonyme, les frais y sont réduits au minimum. Moins cher qu’une chèvre à l’entretien .On voudrait qu’il n’y ait pas de rançon payée ,ni de prisonnier ou d’immunité, mais comment faire dans un pays où la vie d’un homme s’évalue en millions d’euros pendant qu’un Africain ne vaut qu’un euro symbolique .
Plus les otages sont nombreux, plus les prix baissent, c’est la loi de l’offre et la demande. Il y a donc nécessité d’en puiser avec parcimonie. La logique militaire voudrait que l’on exécute nous nos otages ou que l’on fournisse les balles aux preneurs d’otages. Mais voilà, nos grandes sociétés affament et pillent le monde et il nous est bien difficile de ne pas reverser sous la forme de cet impôt révolutionnaire quelques émoluments qui échappent de toute façon au fisc
L’histoire des otages, c’est le récit annoncé du pire cynisme dont nous sommes capables : donner un prix à la vie d’un homme
Igor Deperraz