Faites du bruit
Que la fête de la musique soit la fête du bruit ou de l’harmonie, elle reste depuis trente ans la fête incontournable du Son. Trente ans de mutation de la pratique instrumentale par un investissement massif des communes dans les conservatoires de musique mais aussi dix ans de révolution dans la prise de son. La révolution numérique a profondément modifié notre perception de l’environnement sonore.
Le stradivarius et le Steinway se sont démocratisés par l’échantillonnage .Ersatz discret et bon marché des incontournables de légende.
Il n’y a plus aujourd’hui d’instruments de mauvaise facture lorsque l’on met un prix raisonnable .La prise de son et le mixage multipiste tient aujourd’hui, pour quelques centaines d’euro dans la poche .Il est donc loin le temps ou il fallait régler la bande magnétique avec l’oscilloscope pendant des heures. L’uniformisation du son et la fin de l’empreinte du preneur de son s’estompe à l’écoute des prise de son de l’ère analogique de qualité médiocre et restituant rarement l’ambiance sonore avec efficacité
Les musiciens amateurs d’aujourd’hui peuvent s’exprimer avec les mêmes prestations que les professionnels d’antan.
Reste le talent et le génie, qui ne se pare pas toujours des dernières technologies. Je pense à cet homme, Place de la République à Paris, semi clochard qui frappe le sol avec deux cuillères pour un grand moment d’émotion .La technologie s’est démocratisée, libérant l’homme des contraintes matérielles .Le talent, lui attend toujours sa révolution pour qualifier cette fête de musique et non de fête du bruit.
Igor deperraz