Professeur d’école, « ce n’est pas un métier, c’est un Sacerdoce »…
Les professeurs du premier degré (catégorie A) font remonter dans la Presse et sur les ondes leur profond mécontentement. Une exaspération qui prend pour beaucoup la forme d’un abattement. Le premier signal d’alerte porte sur le salaire. En l’absence de primes et de possibilité d’effectuer des heures supplémentaires, ce corps touche une rémunération inférieure à des personnels de catégorie B. L’aspect financier pourrait être compensé par un temps de vacances important, mais le retour du mercredi matin travaillé est vécu comme une pénalité financière répondant à l’adage : « travailler plus pour gagner moins ». Une position relativement inconfortable pour une profession qui a contribué à demander le retour du mercredi matin.
L’autre aspect, la deuxième alerte, porte sur l’accumulation de réformes et contre-réformes qui n’ont plus le temps d’être digérées comme le dernier rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale le souligne avec clarté. L’insécurité pédagogique a été érigée en système, plongeant le fonctionnaire dans une angoisse du travail mal fait le mettant continuellement en défaut vis-à-vis de sa hiérarchie.
Le troisième aspect, la troisième alerte porte sur l’infantilisation des inspections. En l’absence d’un statut pour les directeurs d’école, le contrôle hiérarchique s’effectue trop souvent dans ce rapport dominant –dominé qui ferait les choux gras de la théorie freudienne. À la marge, il y a évidemment le délitement et la paupérisation de la société, mais cet aspect collectif n’est pas le ciment de la révolte.
C’est bien la place de cette catégorie de fonctionnaire au sein de la fonction publique qui fait débat. Si l’on ajoute que les instituteurs bénéficiaient de la pénibilité et pouvait partir à 55 ans contre 67… Ce profond malaise qui s’étale aujourd’hui sur les médias se fera sentir sur l’accompagnement de la réforme Peillon . De guerre lasse, les Professeurs du primaire attendront avec résignation un autre ministre de l’éducation nationale pour qu’il constate l’échec de son prédécesseur. Une nouvelle réforme fera alors des instituteurs, non les hussards de la république, ni les pigeons ou les poussins ! Mais les vaches à lait…de la République !
Igor deperraz