Cahier de vacances en vacance…
Quel parent passant devant une pile de cahiers de vacances ne s’est pas posé la question de soumettre son enfant au grand livre des révisions imaginaires. Quelques dizaines de pages hautes en couleur pour passer l’été dans le calme et la sérénité. Le refrain est connu de tout le monde… Passé les trois premières pages, le cahier sera jeté au fond du panier à linge pour ne ressortir que la veille de la rentrée. Qu’importe les sommes considérables engrangées par les marchands de sommeil, la volonté de promouvoir le travail est là ! Ne le répète-t-on pas assez, il faut travailler pour avoir un travail plus tard.
Une phrase qui prise à l’envers devrait nous faire réfléchir. Il ne faut ne pas travailler pour ne pas avoir de travail plus tard… Comme chacun le sait, moins on travaille dans l’économie de marché, plus on gagne de l’argent. L’exemple de la finance et des fortunes spéculatives qu’elle induit devrait nous inciter à plus de discernement ! Les cahiers de vacances entretiendraient le mythe du travail à crédit que l’on rembourse en fin d’année en remplissant correctement ses exercices. Ce jeu montre qu’il est plus aisé d’emprunter que de rembourser… après avoir acheté pour quelques euros le précieux sésame d’une vie meilleure, les dignes parents se pressent pour remettre à demain la correction des exercices de géométrie ou les impossibles calculs de fractions.
Le cahier de vacances ne serait il pas devenu l’outil d’évaluation des mauvais parents, ceux qui n’ont pas su garder en mémoire la technique de la division… Pas la division que l’on a l’habitude de poser, mais la technique russe, celle que l’on pratiquait au concours d’entrée des grandes écoles avant l’avènement des ordinateurs… le cahier étant définitivement perdu sous une pile de linge ,il ne reste plus que d’inscrire le futur génie aux soutiens scolaires en ligne… Pourquoi vouloir que les enfants occupent leur temps libre ?
Donne-t-on aux personnes âgées abandonnées dans des maisons de retraite des devoirs de vacances éternelles… ? Faut-il s’inquiéter de voir les enfants courir en criant derrière un ballon de baudruche ou construire d’éphémères cabanes en bois… Les éditeurs du temple seraient bien plus inspirés de vendre des cahiers paresseux, comportant une seul page sur laquelle serait inscrit… Saravah il est des années où l’on a envie de ne rien faire…
Igor Deperraz
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