Bleu de chauffe en attente de reconnaissance
La veste de travail en coton épais n’existe plus .Le tissu s’est paré de polyester ou de coton traité .Quoi qu’il en soit, la mode est à la à la combinaison zippée. Elle avait pourtant du panache cette bonne veste qui illuminait de son noble bleu les comptoirs des estaminets. Que l’on soit paysan, cheminot ou mécano, elle gardait son bonhomme à l’abri de l’humidité.
Ses poches savaient garder le petit paquet de gris et la boite à rouler au fond de la poche. Les grandes marques françaises ont fermé ou cédé à la modernité .Plus de boutons de corne, plus de coupe soignée mais une toile qui passe en machine et qui ne rétrécit pas à 90 degrés. Si la technique de lavage a su s’adapter, le design est resté désespérément triste et ringard .Des tissus monochromes ou bicolores mais en aucune façon un habit agréable à porter pour une femme agricultrice qui souhaiterait rester féminine sur son lieu de travail .Si depuis les égyptiens la couleur bleu du ciel est attribuée aux garçon, le rose est par tradition pour les filles .En cherchant bien point de rose ,on ne voit que du vert tracteur ,du gris ou du bleu ,en aucun cas ,une combinaison de travail pour filles. Si les femmes étaient considérées à égalité dans les champs, les fabricants de vêtement de travail rivaliseraient d’imagination pour sortir des collections plus adaptées à la mode d’aujourd’hui. Le dernier grand fabricant lyonnais avait en son temps lancé de la fantaisie dans la salopette. Pour l’heure, la panoplie d’agriculteur ou d’agricultrice n’est pas très seyante .Pas de quoi énervé les troupeaux.
Il faut espérer que les fabrications françaises de « bleu de chauffe » reprennent du service pour égayer nos campagnes et nos ateliers avec d’autres couleurs que l’IKB3 de Klein.
Igor deperraz