Pour en finir avec les notes
Réfléchir à la notation des professeurs est une préoccupation ancienne de l’Administration. Que ce soit dans le but d’améliorer la qualité du service public ou d’augmenter la productivité de ses agents, l’Etat employeur, c’est-à-dire la collectivité nationale a toujours réfléchi à des moyens efficaces d’évaluation. De cet intérêt bien compris, découle la notion de service public et des qualités attendues pour remplir ces missions d’intérêt général. Exclus du secteur marchand, à l’écart de la compétition et l’esprit de lucre, le fonctionnaire permet la satisfaction de besoins essentiels, comme l’éducation. Attribuer une note à un enseignant pour motiver et récompenser l’esprit d’initiative, de dévouement tempère la volonté d’universalité des services rendus .En donnant une note l’Etat, établit une discrimination chiffrée. Une cotation de la satisfaction. Le service rendu étant d’inégal valeur, le citoyen serait donc en droit de se voir attribuer un avoir fiscal pour son passage devant le mauvais professeur ou supposé tel.
Qu’est ce qu’un bon plombier, un bon médecin ? Demander et se poser la question, c’est déjà entrer dans la controverse des « pour » et des « contre » .
N’y a-t-il pas tout simplement un service rendu et si ce service est fait, sa notation apparaît bien subjective. Cette différence de notation entraînant, en fin de carrière un différentiel équivalent à un pavillon en franc L’effet apparaît contre productif .Un agent moins bien noté aura intérêt à travailler moins pour compenser la différence de salaire.. Travaillez moins pour gagner autant. Dans cette logique comptable, ou l’on attribue une note, comme dans les foires agricoles des chefs lieux de canton, il est à craindre que la noblesse d’un métier ne soit mise en péril.
La seule question est de savoir si le service public est rendu dans un esprit de service public ou dans l’idée propre au secteur marchand, de gagner toujours plus.
Igor deperraz