Voyage au bout de la nuit
Au 1er juillet 2013, l’éclairage des commerces et bureaux sera réglementé. Le ministère de l’Écologie réfléchit à supprimer la pollution lumineuse entre 1 heure et 7 heures du matin (à l’exception des éclairages de sécurité et des jours de fête). Une idée lumineuse qui est censée réduire le gaspillage énergétique et la production à vide d’électricité.
La mesure ciblée ne vise pourtant pas l’éclairage public, les tunnels et les appareils sonores. La politique écologique du gouvernement ne serait-elle donc que du tape à l’œil ? Un manque de courage devant la pression sécuritaire. Pourquoi ne pas imaginer le retour du lampion individuel ou de la lampe de poche à LED . La lumière ne protège pas de l’agression comme un fait divers d’enlèvement en plein jour d’une jeune fille l’a tristement démontré.
Cette idée qui prend le parti d’imposer un temps du repos visuel à la société ne manque pas de contradictions. L’heure de fermeture des cafés est de 2 heures du matin et le lever de rideau du buffet de la gare 6 heures et parfois 5 heures du matin .
Pour pouvoir contempler de nouveau les étoiles en plein Lyon ou Paris, il faudra nécessairement interdire l’éclairage des voitures et des feus rouges. Une mesure qui améliorait considérablement la sécurité routière puisqu’ elle limiterait la vitesse et n’autoriserait la circulation que les jours de pleines lunes.
Mais pour être volontairement écologique, cette mesure devrait ne pas limiter, mais interdire tout éclairage. Pour un grand voyage au bout de la nuit.
Igor deperraz