Vox populi, vox dei
Pour substituer au doute, la notion relative de transparence, le gouvernement a choisi de publier un inventaire collectif de son patrimoine. Un grand déballage de printemps de tout ce qui fait que la devise première de la République est bafouée ou plus simplement oubliée. Nous vivons dans une société profondément inégalitaire, cet étalage de profusion ne peut que renforcer l’idée que le capital économique favorise l’accès aux pouvoirs, à tous les pouvoirs. Dis-moi ce que je gagne, je te dirai qui je suis. C’est le piège dans lequel la gauche de gouvernement est tombée. Publier un état des lieux de sa capacité à penser la Gauche. Le résultat est sans appel, le gouvernement socialiste n’a rien de socialiste ! On pourrait demander aux ministres de publier leur emprunte Carbonne. Le résultat serait aussi sans appel pour les écologistes ! Le voyeurisme a ceci de dérangeant qu’il nous ôte tout possibilité de penser le réel avec les outils de la raison. Il est à craindre que nous en voudrons toujours plus. Un calendrier du gouvernement nu sur le perron de l’Elysée à son arrivée et à sa sortie donnerait un indice incontestable de son potentiel enrichissement pondéral. A charge pour les intéressés de rembourser les notes de restaurants au trésor public s’ils ont abusé des bonnes tables. N’ont-ils pas choisi de par leur fonction de se mettre au service de la nation. A notre service ! La tentation est forte de crier. A poil ! Mais ce cri reptilien serait en contradiction avec le concept de liberté de la République. Contentons nous devant ce déni collectif de réalité de demander plus simplement à nos élus d’être d’honnêtes gens sans aller jusqu’à faire de sordide constat d’adultère lorsqu’une de ses brebis galeuse a enfreint les bornes de la décence.
igor Deperraz