95 double D
Certains nous prédisaient la fin de la toute-puissance intellectuelle française sur le Monde. Ils nous démoralisaient en nous rappelant les noms de Camus ou Sartre. Ils en appelaient à Bourdieu ou Deleuze, Aron et Foucault ! Les Universités les plus prestigieuses ne regardaient plus vers le collège de France… Michel Onfray restait seul à proposer de la philosophie choucroute à nos étudiants. C’était sans compter sur Nabilla Benattia . La puissance du 95 double D au service d’une passion : La phéménologie. Heidegger à côté ferait dorénavant figure de philosophe de bazar . On pouvait oublier les 6 mois de prison avec sursis pour escroquerie, la matière grise était là avec sa charge de silicone à faire rêver un troupeau de bison en rut. Cette philosophe s’imposait rapidement sur les plateaux télé avec son célèbre « Nabilla allo t’es une fille, t’as pas de shampoing, c’est comme ça si t’es une fille t’as pas de cheveux. Le garçon de café du défunt Sartre en renverserait son plateau. Tout était résumé dans ce concept d’une pertinence sans égal. Un détour vers le néant de l’idée de soi sans soi tout en regardant le ça qui sommeille au fond du corsage. Dans son deuxième postulat Nabilla Benattia remettait en cause la maïeutique “Les aigles ne volent pas avec des pigeons” sidérant ! À peine plus de 20 ans et déjà une pensée puissante s’imposant sans partage sur le cercle très restreint des intellectuels français. Un nom qui marquera notre décennie et contredira les pessimistes qui pensent que la France est dans un déclin irréversible. Après Sartre et Camus, il faudra dorénavant que nos étudiants se plient à l’exégèse des maximes de la célèbre philosophe. Et pour ceux qui n'aiment pas la philo, ils pourront toujours se consoler avec le calendrier freudien de la nouvelle idole de la scène culturelle française.
Igor deperraz