Quand ferons-nous « taire » les Universitaires qui déblatèrent sur l’Ecole ?
Il n’y a qu’en France où le débat scolaire s’engage avec une telle virulence dans les propos et une passion sans commune mesure avec le monde réel. La moindre étude sur les performances de lecture où de calcul engage quelques universitaires dans des propos enflammés largement relayés dans la presse et les médias. Il faut que les professeurs se posent des questions, reconstruisent leur pédagogie. L’éternel « niveau baisse » fait toujours recette pour les universitaires. Livres, conférences, manuels scolaires servent de tiroir caisse à ce corpus de bonnes idées. Ils ont la solution clef en main.
La hiérarchie conseille et appuie fortement telle ou telle démarche, distribuant quelques primes à des projets menés par quelques ténors des sciences de l’éducation. Ce qui hier était synonyme de bonne méthode devient le lendemain le territoire des horlas . Il n’y a malheureusement aucune recette miracle, ni méthode pour enseigner. Enseigner comme disait Jaurès, c’est transmettre ce que l’on est. C’est donc dans l’être que l’on doit puiser sa capacité à transmettre des connaissances. Un professeur qui aime lire fera partager son goût pour la lecture et l’écriture.
Le recrutement des nouveaux instituteurs privilégiant les BAC plus cinq scientifiques amène inévitablement à une plus grande distance vis-à-vis de l’écrit et de la lecture. Ces nouveaux cadres emportent parfois chez eux leurs cahiers pour travailler tard le soir en contradiction avec les textes réglementaires qui demandent à ce que le travail soit corrigé immédiatement après leur exécution. La fermeture des Ecoles Normales a sonné le glas à ces étudiants issus du monde paysans, ouvriers, cadres moyen. Les Professeurs doivent-ils être rentables ,performants ? Le copier coller sur internet fait très pro mais est-il véritablement en adéquation avec l’âge de leur public ?
Les mauvais résultats des élèves français tiennent en partie à cette « cadrisation » du métier d’instituteur. Un éloignement sociologique du public, des attentes hors de portées et une notation qui trop souvent sert de marqueur de la pauvreté. Il sera peut être temps que l’on s’interroge sur l’efficacité de recruter à Bac plus cinq pour enseigner à des enfants de moins de 12 ans. La simplicité et le plaisir de venir à l’école permettrait d’améliorer les compétences des élèves sans bourse déliées et surtout sans nourrir cette cohorte de bien pensant qui monopolise la Parole dans les médias et dans les catalogues des éditeurs.
Igor deperraz