Tu seras pape mon fils

Tu seras pape mon fils !

Jorge Mario Bergoglio est le nouveau pape « venu du bout du Monde » pour reprendre sa boutade de présentation. Son âge, sa santé fragile l’obligeront probablement à démissionner avant la fin de sa mandature mais pour l’instant il reste le Maitre incontestable de la foi catholique. L’allongement de la durée de vie et la jurisprudence de Benoit XVI plaide en faveur de la venue d’un troisième pape. Une situation qui ne manquera pas de soulever l’épineux problème de la primauté de l’église de Rome dans un monde catholique en mutation. Si Luther avec ses thèses de Wittenberg en 1517 avait déjà remis en cause l’autorité de l’évêque de Rome, deux papes émérites et un pape en exercice feront désordre. Le souvenir des papes en Avignon (1305-1314) hante déjà les défenseurs de la curie romaine. Nos deux papes portent en eux la suspicion d’avoir été aveugles face aux dictatures. Le nazisme pour le Joseph Alois Ratzinger, pape émérite, la dictature de Jorge Rafael Videla pour François. Ce syndrome du Franquisme qui avait entrainé le clergé espagnol dans une grande mansuétude envers les exactions commises contre les hérétiques de l’époque, anarchistes, féministes et communistes est toujours d’actualité. En se disant venir du bout du Monde, on peut interpréter ces premiers propos   comme une nouvelle remise en cause des découvertes de Copernic (1473-1543) et Galilée (1564-1642). Ce nouveau pape n’apportera aucune lumière nouvelle au milliard de personnes qui le suive. Ordination des femmes, avortement, théologie de la libération (Leonardo Boff, Enrique Dussel ) ou prêtres ouvriers, rien ne changera dans le quotidien des gens. Prendre le métro et vivre dans un appartement ne sont pas toujours le signe d’une conception révolutionnaire de la théologie. Jésus se déplaçait à pied et n’aurait certainement pas accepté d’attendre les journaux de 20 heures pour se présenter au monde !!!

Igor Deperraz