HLM sur mer, cible des pirates
Bien que la France ait franchi le cap des 10 pour cent de chômeurs, elle ne manque pas de travail pour alimenter l’industrie du luxe. Les chantiers de Saint-Nazaire (Loire Atlantique) viennent de livrer le Preziosa . Un paquebot propriété de la M.S.C. affichant des chiffres à faire tourner la tête. 333 mètres en longueur, soit à 9 mètres prêts la hauteur de la tour Eiffel, 1751 cabines dont certaines avoisinent avec leur balcon les 50 mètres carrés. 4232 passagers et 1650 personnes pour l’équipage. Une vraie brochure publicitaire à faire craquer nos néo-retraités. La dernière génération à gaspiller les fond de retraites dans le luxe de supermarché. Nous contribuons collectivement à alimenter cette fuite en avant vers toujours plus d’arrogance et de démesure dans un monde qui compte de plus en plus d’exclus. Sans oublier les gaspillages écologiques générés par cette flotte battant pavillon d’arrogance à travers le Monde. Trois oreillers par lit, une piscine avec un magrodôme pour que la croisière s’amuse dans les eaux internationales en diffusant des valeurs de superficialité et de gaspillage. Ces HLM sur mer ne manqueront pas dans le contexte international, d’attirer les regards des ben Laden en herbe. Certains ports d’Amérique du Sud commencent à inspecter la coque de ces géants des mers à chaque mise à quai. Le prochain 11 septembre arrivera sur ce type de paquebot. Pour prendre la mesure d’un risque qui n’est plus un risque, mais un évènement à venir, les gouvernements devront dépêcher des flottilles de sous marin, escorteurs pour rendre le séjour des passagers possibles. Nous gaspillons des milliers d’heures de travail, nous brûlons nos richesses pour des bateaux qui dans quelques mois ou années seront condamnés à rester à quai comme le fut la France. Un doux rêve d’abondance des richesses qui sera réveillée par le cauchemar d’une réalité moins rose. Trois oreillers qui ne suffiront pas à masquer le bruit de la colère. Celle de ceux qui ne font que regarder les bateaux partir sans jamais pouvoir y monter.
igor Deperraz