Voyage en crasse affaire
On ne voyage plus aujourd’hui comme au temps du front populaire. Les billets en carton ne tiennent plus dans la poche et les trains ne chauffent plus leur chaudière avant de partir. C’est le compostage obligatoire qui à remplacer le poinçonneur. Le progrès technique a donné de la vitesse et du silence à nos déplacements au point de ne plus faire la différence entre la Bourgogne et la Beauce. Le voyageur choisit sa place en première ou deuxième classe en fonction du prix qu’il attache à sa tranquillité et à son environnement social .La première, accueille majoritairement les voyageurs qui savent se tenir ou qui essayent de cohabiter harmonieusement avec leurs condisciples. Mais Pour les moins fortunés, la deuxième e t la troisième classe sont réinventées par des rames si crasseuses que l’on se demande s i l’entreprise nationale ne convoie pas des marchandises la nuit dans ses wagons . C’est donc, un train à haute signification sociale qui prend le départ en gare .Les pieds sur les banquettes ne gênant que ceux qui s’en offusquent et les portables ou baladeurs hurlant sans que les agents ne prennent part à la réglementation en vigueur et on les comprend. Le fraudeur devient presque sur certaines lignes la norme. Le voyageur munit de son ticket la risée de tout le compartiment. Des heures dans ces conditions extrêmes demandent à l’arrivée le double en repos. On peut se demander, pour les voyageurs de deuxième et troisième classe, à quoi ça sert de traverser les cheveux dans le vent la France entière si le ménage des rames n’a plus le temps d’être fait correctement et oblige à prendre une douche salutaire à l’arrivée. Que gagne- t-on à vouloir aller trop vite si l’on ne prend même plus le temps de voyager .Il est à craindre que l’on est plus de sollicitude dans le transport des animaux par avion que pour les modestes passagers du rail.
Igor deperraz