Tous les chemins mènent aux Roms
Alors qu’ils sont 10 à 12 millions en Europe, les membres de l’UE, hormis l’Espagne ne se bousculent pas pour leur reconnaître la qualité de minorité nationale. Qu’ils soient Gitans, Tsiganes bohémiens, ce peuple d’intouchable a été victime durant les siècles de sa prise de liberté.
Si l’on ne peut parler d’une langue unique mais d’une pratique dialectale comme le Boyash, les Rom mériteraient un travail approfondi des linguistes pour mettre en forme l’unité linguistique de la communauté. A l’image de l’Etat d’Israël qui pour se construire et s’universaliser à construit de toute pièce l’Hébreu moderne, il devrait y avoir une école Rom, des universités et un journal en « Boyash » moderne.
Aujourd’hui, marginalisés et Parkingnisés , les enfants et les adultes sont pour certains livrés à eux-mêmes .Victime de leurs pairs ,ils se livrent à des activités illicites à la vue de tous. Si l’on ne faisait pas d’angélisme, leur image de voleur de poules tient en grande partie à leur « illettrisme ». L’exacerbation de la marginalité supplante l’emblème de la reconnaissance.
Les Roms sont victimes d’eux-mêmes.
Pour enrayer ce phénomène de paupérisation culturelle et sociale, les écoles en langue Rom devraient être obligatoires. Pour les adultes, un vaste mouvement d’alphabétisation et la diffusion de journaux roms européens participerait à une meilleure connaissance réciproque.
Dans l’immédiat, on ne peut admettre d’une part un manque de reconnaissance d’un peuple riche d’histoire et de culture mais d’autre part on ne peut tolérer que ce problème à dimension européenne vienne bafouer les lois d’universalités de la République. Manuel Valls est dans son rôle de Ministre de l’intérieur en mettant un terme à cette occupation sauvage des lieux publics. Il serait dangereux de nier les problèmes d’insalubrité, prostitution et exploitation des mineurs au prétexte qu’ils sont victimes de siècles d’ostracisme. Reconnaître une langue à une minorité nationale et lui imposer une scolarisation active mettrait fin à ce jeu de chat et de souris qui ne permet presque jamais de distinguer qui est chat ou souris.
Igor Deperraz