Stéphane Hessel
Stéphane Hessel aurait très certainement écrit pour le jour de sa mort, non le célèbre « indignez-vous ! Mais réjouissez-vous ! Celui qui échappa aux camps de concentration de Buchenwald et Dora n’avait pas son pareil pour imposer le verbe comme mode d’action. À 95 ans l’homme aux vies multiples n’hésitait pas encore il y a quelques jours à confronter ses pensées avec le bouillonnant Cohn Bendit . Quels que soient les raccourcis que prenaient ses pamphlets, ils portaient en eux un message universel. Ne vous soumettez jamais ! Plus qu’une philosophie de l’indignation, Stéphane Hessel restera le prophète laïc de l’insoumission. Les grands acquis de la Résistance n’étaient pas à chercher dans l’élaboration d’un programme à respecter pour les siècles à venir, mais dans leur formidable Utopie. La simple croyance dans l’Homme. Réjouissez-vous ! , la barbarie, les puissances d’Argent, l’injustice, la vieillesse ne soumettent jamais l’Homme s’il adopte une posture de contestation face aux pouvoirs. Stéphane n’est donc pas mort dans la nuit de mardi à mercredi, il a tout simplement pris un peu de repos. Son sourire bienveillant accompagnera toujours un mouvement de société qui n’a pas fini de renaître sous bien des formes. Une réincarnation politique de l’indignation.
Igor deperraz