S.C.O.P pour tous n’est pas un scoop
L’actualité est riche de rebondissement et de paradoxes .En proposant aux salariés de Seafrance de reprendre leur entreprise sous forme de SCOP l’Etat manifeste son intérêt pour une forme d’organisation du travail issue de l’utopie de la commune de Paris (1871) et des mouvements sociaux d’après guerre. Le cadre légal des S.c.o.p. ayant été fixé par la loi du 10.09 1947.L’autogestion refait surface après avoir été banni du projet socialiste .Edmond Maire et Michel Rocard avait pourtant défendu cette forme alternative de société dans les années 70 sans succès. Au PSU Michel Rocard défendait cette idée »Qui dit autogestion dit au contraire qu’il y a propriété sociale des moyens de production et d’échange .Cette propriété est régionalisée et l’usufruit et l’usage en sont concédés au collectif »
L’idée est simple, le but de l’entreprise n’est pas la simple réalisation d’un bénéfice et d’une plus value mais l’accomplissement collectif et solidaire du travail et la répartition choisie des fruits de ce dernier .Il n’y a pas fondamentalement de rupture avec la notion de propriété .La recherche d’un profit collectif est souhaitée. Ce principe de responsabilité qui a contribué au particularisme du syndicalisme allemand demande de la part des salariés une grande part d’auto- gestion. L’intelligence s’impose à l’ensemble des acteurs du cycle de production .A grande échelle, cette troisième voie de développement a fait le succès des Kibboutz et contribué au succès de l’Etat d’Israël.
Devant l’alternative proposée aux salariés de Seafrance ; s’autogérer ou partir avec le « pactole » en argent ou en sécurité de l’emploi, les employés choisiront la deuxième solution.
.Penser l’autogestion, c’est avant tout Penser. Dans les solutions proposées par la Gauche, l’autogestion fait toujours figure de cadeau empoisonné .On résonne toujours en terme d’assistanat et non de participation active à la gestion des entreprises. Proposer de modifier le code du travail en rendant obligatoire la généralisation à toute les sociétés du statut juridique des S.c.o.p modifierait en profondeur le rapport de la Nation à ses entreprises .Puisque la dette est commune ,il serait bien naturel que le profit le devienne aussi …
Igor deperraz