Le Marxisme peut être un remède à la crise…
Henri Lefebvre résume l’apport du Marxisme sous ses mots »les idées que l’on se fait sur les choses _le monde des idées ne sont que le monde réel, matériel, exprimé et réfléchi dans la tête des hommes c'est-à-dire qu’elles sont édifiées à partir de la pratique et du contact avec le monde extérieur par un processus complexe où entre toute la culture. Dans chaque réalité il faut saisir ses contradictions propres, son mouvement propre (interne), sa qualité et ses transformations brusques. C’est à partir de cette construction que Marx a dépassé la dialectique hégélienne et donner à la philosophie politique un cadre révolutionnaire permettant une critique méthodique des représentations idéologiques. Ce regard a permis aux sciences sociales d’apporter des réponses scientifiques aux questions d’oppression et de domination d’une frange de la population sur une autre. Le 20 siècle a porté au pouvoir des régimes politiques qui ont bouleversé les rapports de domination et engagé des réformes historiques sur la transmission du patrimoine et sur la valeur travail. L’effondrement de ces régimes politiques et la soumission totale et entière de leurs économies à l’idéologie capitaliste au sens d’Adam Smith développé et conceptualisé dans « recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations »1776 a éteint toute tentative alternative de construire le Monde des idées et donc le monde réel et matériel qui nous entoure. Débattre à l’intérieur du cadre restrictif de la pensée de Smith est un frein aux expérimentations nouvelles d’organisation sociale .Il y a nécessité de repenser le Marxisme et de le faire évoluer dans un cadre actuel et libre de toute emprise totalitaire .Comment peut-on accepter qu’un club de football ne produisant rien d’autre que de la sueur paye des joueurs 500 000 euros pendant que ses employés ne perçoive qu’à peine 1000 euros. Cette dé-raison collective du vivre ensemble ne peut amener que des tensions promouvant les pulsions de mort et au final la destruction du système libéral .Il y a donc lieu pour éviter l’effondrement collectif des peuples et pour contribuer à l’épanouissement de tous de renouer avec la critique du capitalisme. Les outils de la méthode dialectique peuvent servir à proposer d’autres projets politiques, d’autres programmes électoraux. L’Europe peut et doit promouvoir une nouvelle société fondée sur le respect des libertés individuelles mais aussi sur une redéfinition de la Valeur travail .Ce projet révolutionnaire mixant les apports du capitalisme et du Marxisme donnerait au vieux continent une lumière nouvelle aux états émergents et aux nouvelles démocraties balbutiantes.
Les programmes politiques ne peuvent faire l’impasse sur les bienfaits de la protection sociale, de la redistribution des richesses et du bien vivre ensemble. Tergiverser sur la réforme fiscale, sur la redéfinition du travail et ne pas s’émouvoir et condamner les écarts de richesses indéfendables n’est pas digne de l’esprit des lumières qui porta la France en modèle à travers le monde. Il ne faut pas penser le Marxisme dans sa dérive léniniste, il faut penser le Marxisme comme base d’une critique morale et sociale fondée sur la volonté de mieux répartir la richesse des nations .En remettant au cœur du débat la définition du Socialisme et en se réinvestissant les organisations qui s’en réclament à tort et à travers, les acteurs que nous sommes de notre propre destinée peuvent changer le cours de l’histoire et à défaut le cours de leur brève existence.
Igor deperraz