L’ombre des bordures
Le soleil surprend le printemps et brûle de ces rayons les champs .Sans ombre portée, les bêtes ont soif et cherchent désespéramment l’arbre salvateur. Les arbres de nos talus ont subi les outrages de la coupe sans pensée aucune pour les vaches au pré. Les cabines de tracteur ne supportant plus tout ce qui dépasse, l’arasement des feuillus est devenu une des occupations de l’hiver. Les poêles à bois et les granulés avalants les bordures pour le chauffage des résidences secondaires. Il ne reste que quelques troncs pour protéger les vaches, dépourvues de casquette à ventilateur. Celle que l’on trouve sur les cours de Roland Garos mais qui n’ont pas encore envahi notre campagne .Il faut donc se reposer la question du partage raisonnable entre la culture et la nature. A force de repousser les sillons toujours plus prêts de la route, à force de contrarier les arbres des talus qui griffent les cabines. .Il devient important d’interpeller les fabricants de matériel agricole pour qu’ils protégent les cabines des engins agricoles des éraflures des branchages .Il est peut être aussi temps de sacrifier quelques mètres carrés à la bonne santé du bétail en continuant le travail de nos ancêtres qui mélangeaient et entretenaient les espèces d’arbres aux bord des prairies. De l’ombre c’est une bête moins stressée.
Une qualité de viande et de lait qui au final rapporte plus que le sacrifice immédiat des arbres de bordures .Les ingénieurs qui construisent les machines agricoles prennent actuellement en compte, les grandes terres agricoles du middle ouest américain et oublient trop souvent la particularité de notre agriculture .Nous ne produisons pas des corn flakes mais du lait pour élaborer les meilleurs fromages du Monde. De la viande au goût subtil et de la force à nos céréales qui participent au pain français reconnu sur tous les continents. Les Deutz ou Someca d’avant ne rechignaient pas à battre le fer avec les chênes verts des talus. C’est après l’ombre que la lumière refait surface.
Igor Deperraz