Qui veut gagner des millions dans l’enseignement ?
Vincent Peillon vient de lancer une grande campagne de recrutement d’enseignants du public et du privé. 40 000 postes sont à pourvoir immédiatement pour « qui veut gagner des millions », non ! Pour « qui veut la réussite de tous ? »
Si une campagne de pub doit en quelques slogans accrocher son public, le message de celle si est relativement ambiguë. Qui veut la réussite de tous lorsque l’on recrute sur concours. L’État ne pourvoit pas des emplois sur simple demande. Dans ce système l’échec de beaucoup assure la réussite de quelques-uns. Les 40 000 postes espérés à ce niveau d’étude verront enter une partie aisée de la jeunesse, et fermeront pour de nombreuses années tout recrutement pour les jeunes entrant aujourd’hui à l’Université.
En recrutant par grande vague, l’état pratique une discrimination positive sur certaines classes d’âge. Pour être équilibré et former des professeurs issus de classes d’âges différenciées, le recrutement devrait se faire au rythme pluriannuel de 10 000 enseignants par ans.
Pourquoi tant de précipitation ? Peut-être que le ministre de l’Éducation nationale anticipe une baisse prochaine de l’attractivité des métiers de l’éducation. Selon une étude de l’OCDE, un professeur français travaille 918 heures contre 782 en moyenne dans L’OCDE. Le travail du mercredi matin et le rabotage des vacances sans revalorisation salariale laissent planer un doute sur la réussite chiffrée d’une telle campagne volontariste…
Igor deperraz