Pull à trous
Tout le monde en parle, lui déballe tout, sa rancœur, son salaire et le mur qui existent entre les exigences consacrées du journalisme de la presse écrite et la futilité de la Télévision. Ollivier Pourriol pensait qu’en étant payé plus de dix mille euros par mois pour faire une chronique de philosophie, il allait éveiller les consciences des âmes en peine du grand journal de Canal plus !
La philosophie de comptoir payé au tarif des grands palaces ne pouvait faire émerger d’autres concepts que ceux bien rodés de la chaîne payante. Faire de la publicité sous forme de journal est une idée bien rodée qui a fait le succès de Michel Denisot et aujourd’hui du petit journal. Yann Bartès, si fécond en premières parties d’émission pour relever l’off s’avère être un excellent vendeur de lessive en deuxième partie d’émission. La télévision ne nous ment plus, pour reprendre l’affiche du printemps 68 « L’ORTF vous ment ».
Elle nous vend des paquets de lessive et du Jean Michel Apathie jusqu’à plus soif ! C’est pour cela qu’on l’aime. Pour sa grande indifférence à nous élever. La télévision nous donne le juste miroir de nous même dans notre quête de consommation effrénée. À plus de dix mille euros par mois quelques chroniques, je veux bien me résoudre à ne plus porter mes vieux pulls à trous. La compromission est le propre de la télévision, n’en déplaise aux philosophes des portes ouvertes.
Igor Deperraz