Boites à PU (B)
Si l’approche des fêtes de Noel annonce un amaigrissement généralisé du portefeuille, il annonce aussi un alourdissement des boîtes à lettres. C’est par liasse de près d’un kilo que l’on découvre chaque jour en papier glacé couleur l’étendue de notre inconscience.
Dans un mois plus de 30 kilos de prospectus commerciaux auront colonisé notre porte sur le monde. On y aura trouvé des chocolats, des sous-vêtements, de l’horlogerie et de formidables menus pour les fêtes.
Si l’argent qui a servi à la fabrication de cet empilement de fausses nouvelles avait servi à nous offrir un cadeau ou une bouteille de champagne, n’en serions-nous pas plus heureux ? Les SDF ou mals logés n’ont pas de boîtes aux lettres, enfin il faut dire aussi que dans notre cynisme, nous ne leur offrons pas la possibilité d’accéder à ce grand gâchis organisé.
Joyeux Noel pour tous ces employés qui ont passé l’année à confectionner ces milliers de joujoux pour 2 dollars par jour et bon noël pour continuer à s’en mettre toujours plein la panse sans partage. La fête en serait-elle gâchée si nous interdisions de jeter par les » boîtes aux lettres » une prose commerciale sans intérêt. Si la publicité souhaite s’exprimer, donnons-lui des panneaux d’affichage pour exposer ses prospectus, mais arrêtons de nous charger la conscience de ce déni écologiste.
Igor deperraz