Prison d’école
La prison française serait-elle une terre de non droit, un îlot d’exception dans un Etat démocratique .Depuis le rapport de la commission d’enquête parlementaire du 29 juin 2000 rédigé par Jean jacques Hyest et Guy pierre Cabanel , la France a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour Européenne sans que le traitement de la population carcérale dans son ensemble s’améliore. Au delà des aspects matériels et des humiliations, un aspect fondamental de réinsertion n’a pas évolué depuis le rapport du 26 juin 2000 .C’est l’enseignement dans les prisons et la place nécessaire de l’Education Nationale. Apprendre un métier, ou tout simplement apprendre à lire ou à compter est un facteur essentiel pour faire chuter le taux de récidive et redonner au condamné une bonne image de soi, fondamental dans son rapport aux autres. .Le rapport préconisait une meilleure coordination entre les deux administrations et une augmentation des postes de professeur .Onze plus tard, rien à changer, il est toujours aussi difficile de faire des études en maison d’arrêt .Si les longues peines bénéficient d’une certaine stabilité d’affectation, la vie en maison d’arrêt ne permet pas un suivi régulier et un cadre minimal compatible avec la dispense des enseignements. Pour être efficace, la formation en prison se doit d’être dotée d’une entité comparable aux organismes de formation disposant de salles de classes mais aussi de fours pour la boulangerie, machines outils, ordinateurs de qualité. Le non- temps de la prison doit être consacré à l’amélioration de l’individu ou du moins sans faire dans l’angélisme au maintien de ses connaissances. L’enseignement en maison d’arrêt devrait être une des priorités des politiques carcérales pour le bien, non seulement de ses hôtes fortuits mais aussi pour la sécurité des personnes à l’extérieur. L’argent de la formation professionnelle coule à flot sur des organismes plus ou moins sérieux, il serait temps d’affecter cette manne financière vers un grand service de Réinsertion .L’Education Nationale ne peut rester absente de la formation d’une population qui provient trop souvent d’anciens élèves mis au ban du système scolaire.
Igor deperraz