Pour en finir avec la neige artificielle
Avant de devenir la célèbre station branchée accueillant les puissants de ce monde, Davos fut en 1934, la patrie de Ernst Constam, l’inventeur du Téléski à enrouleur. Les sports d’hiver nés dans les années 20 prenaient à partir de ce tournant technologique une tournure industrielle qui allait modifier durablement l’économie d’altitude. Le ski apparu, il y a 6000 ans devenait subitement un loisir et accessoirement un sport tant les efforts demandés se résumaient à se maintenir droit dans une pente. Pour satisfaire cet appétit de glisse et de liberté, les vaines pâtures se couvrirent de pylônes et de canons à neige satisfaisant ainsi l’insatiable soif d’air frais des citadins. Cet or blanc attisa bien des convoitises et la plupart de nos parents qui n’avaient pas le sens du commerce se firent déposséder de leur village ou vendirent leurs terres et leurs biens à des aoûtiens de février .Le réchauffement climatique et l’abandon des pâtures dans les Alpages s’en mêla et fit reculer le manteau neigeux en hiver. Aujourd’hui l’énergie pour produire la neige artificielle ou faire fonctionner les télésièges aura vite raison de ce modèle unique et tentaculaire que l’on appelle « sports d’hiver » .Il ne restera bientôt dans nos montagnes que de vieux pylônes rouillés et des bâtiments qu’il faudra se résoudre à détruire pour pouvoir retrouver les paysages façonnés par les mains des allobroges. Pour anticiper cette fin, il faut rapidement obliger les exploitants à remettre en place une agriculture durable et un ski sans remontée mécanique ni neige artificielle.
Un retour à l’esprit des origines qui devrait faire .du ski durable et équitable dans les Alpes et dans les tous les massifs une priorité de l’aménagement du territoire .Il est temps d’interdire la neige artificielle et les remontées mécaniques propulsées par l’énergie électrique en créant un label européen de ski nature .Par le développement de l’agriculture de moyenne et haute montagne, les participants du forum de Davos ne seront plus tentés de brader nos montagnes à des oligarques russes sans scrupules...
Igor Deperraz