Mal Bouffe à la Mélanchon
Jean Luc Mélenchon porte le verbe haut. Ses bons mots magnifient la classe ouvrière et les travailleurs .Ces envolées lyriques sont sans appel ; elles rappellent jean Paul Sartre à Billancourt .Le 7 février, Monsieur Mélenchon justifiait la mal bouffe par la faiblesse du Smic. .En portant le SMIC à 1700 euros, les « travailleurs »achèteront des produits de bonne qualité ,l’augmentation du salaire minimum servira à soutenir le monde paysan .Ce raccourci est audacieux et pourrait à lui seul justifier le terme de populisme que celui-ci récuse avec des arguments bien tournés. Bien manger serait l’apanage des classes plus aisées .Il n’y a qu’à augmenter les revenus pour changer les comportements alimentaires.
Pourtant, bien manger c’est consommer une fois par semaine 100 grammes de viande par personne, éliminer les plats cuisinés et manger quotidiennement de la soupe et des légumes secs, Boire de l’eau du robinet et supprimer toute boisson sucrée . .Qu’il soit bio, du potager ou de l’agriculture raisonnée, le bien- manger ne coûte pas cher en France. On trouve des pommes de terre à éplucher soi même pour 5 euros les 25 kilos.
Les 500 euros que Jean luc Mélenchon souhaite pour les foyers modestes n’iront donc pas aux paysans mais aux loyers, aux opérateurs de téléphone, aux écrans plats et au tuning ! La mal- bouffe n’est pas un problème de revenu mais une responsabilité collective sur le sens que l’on veut donner à notre vie ensemble. Si collectivement, l’ensemble des foyers français consommaient les bons produits du terroir et délaissaient les petits arrangements alimentaires à base d’arôme, l’agriculture de proximité et de qualité reprendrait le chemin des cantines .Les belles envolées lyriques peuvent agiter le temps d’un meeting les trompettes de la renommée, elles finissent malheureusement très vite par nous mettre dans le pétrin des promesses jamais tenues.
Igor deperraz