La police serait elle nue sans uniforme
Les policiers vont donc être matriculés. Un numéro d’identification visible de tous sera porté sur l’uniforme d’ici septembre. Le ministre de l’Intérieur n’a pas relevé la contradiction entre le port de l’uniforme qui tend à nier l’identité personnelle et le matricule qui depuis 1835 désigne le registre d’inscription du soldat et donc formalise la personne.
L’administration pouvait supprimer l’uniforme pour laisser au public des indices personnels d’identification de l’agent, elle a préféré numéroter ses agents. Une conception militaire de la Police qui ne devrait pas aller de soi dans une démocratie. Reconnaît-on un policier à son uniforme ou à sa fonction dans la société. Pour réussir leur mission de police, de nombreux fonctionnaires sont obligés de se fondre dans la population. Fait-on aujourd’hui la différence entre un policier municipal, un gardien de sécurité ?
Et si les policiers n’avaient pas d’uniformes, leur posture ne serait-elle pas plus fluide ? Un contrôleur du fisc comme un Inspecteur du travail ne porte pas d’uniforme et pourtant leur mission de police est dans bien des cas aussi répressive. Les commissariats deviendraient une administration comme une autre. Il ne serait peut-être pas nécessaire de préciser dans un code déontologique que le tutoiement n’est pas une démarche naturelle dans ce type d’échange. Un Président normal, des Policiers normaux…
Igor Deperraz